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Pierre-Alain De Garrigues

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  • Post category:Interviews
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Mais qui donc est PADG ?

C’est la question que nombre d’entre vous se posent encore, alors nous allons prendre le temps d’y répondre bien que vous le connaissiez déjà tous sans le savoir ! « La juste sèche de Justin Bridou… » et bien oui, c’est PADG !

Pierre-Alain De Garrigues est l’un des comédiens voix-off les plus connus en France. C’est aussi dorénavant, la voix officielle de WIPY ! 🙂

La liste de ses interprétations est si longue que je préfère vous renvoyer vers le superbe site de LES VOIX.FR; l’association professionnelle des comédiens artistes-interprètes de la voix enregistrée ou vous pourrez prendre connaissance de l’ensemble de son répertoire.

Pour en savoir plus à propos de PADG :

lesvoix.fr

voix-padg.com

fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Alain_de_Garrigues

L’INTERVIEW de PADG, pour les WIPERS :

« Y sont de toutes les couleurs, y font des conneries, y’en a partout et ça se mange même pô comme les Meuneumeumz ! »

 

1- Bonjour PADG, peux-tu (encore) te présenter brièvement à nos lecteurs s’il te plaît ?

Et bien bonjour tout le monde, je suis donc Pierre-Alain De Garrigues, dit PADG, parce que c’est plus court que Pierre-Alain De Garrigues et qui sont évidemment mes initiales. Pourquoi ? Parce que les premiers temps il y avait des ordinateurs pour dire qui faisait la voix sur l’une des pistes des premiers Pro Tools. C’était alors trop long de mettre Pierre-Alain ou De Garrigues, donc quelqu’un a dit… je vais l’appeler PADG ! Et depuis c’est devenu un peu comme une marque. Il y a même des gens qui me connaissent sous le nom de PADG mais qui ne savent pas comment je m’appelle, ça c’est assez marrant aussi !

Donc je suis d’abord un musicien et ensuite, depuis 35 ans, une voix-off. C’est à dire une voix qui parle derrière les publicités, les documentaires, les émissions TV, les dessins animés, les longs métrages… voilà. Tout ce qui a besoin d’une voix en fin de compte. Soit pour traduire des personnages qui sont inventés, soit pour des doublages de comédiens de tous pays. Donc je suis une voix, c’est à dire quelqu’un qui travail avec une corde vocale. Et on peut dire peut-être que je suis – là j’me la joue un peu 😉 un très célèbre inconnu ou un inconnu très célèbre. 🙂

2- Te souviens-tu du temps où tu passais à Coktel-Vision pour l’enregistrement des voix, pour nos jeux ludo-éducatifs ? Je rappelle que tu es (entre autres) le créateur de la voix de ADI !

Alors oui je m’en souviens très très bien, parce que ça c’est une histoire que je raconte assez souvent. Je me rappelle que Roland Oskian, votre patron à l’époque chez Coktel-Vision, me téléphone un jour pour me dire : « Ecoutez, heu…, on est entrain de faire quelque chose de bizarre avec les ordinateurs » (pas encore portables à l’époque), et me demande de passer à un endroit que je ne connaissais pas, situé à Meudon-La-Forêt.

Et là il me dit encore : « Je ne vous cache pas que vous êtes la troisième personne que j’appelle ». Deux autres comédiens qui avaient entendu prononcer le nom de « Meudon » ont dit que c’était trop loin et n’ont pas voulu se déplacer pour venir en discuter. Mais moi comme je me déplaçais facilement à moto je lui ai répondu qu’il n’y avait aucun problème et que j’allais venir.

J’arrive donc dans une toute petite pièce dans laquelle Roland m’accueille avec sa sœur, Manuelle Mauger. Ils avaient simplement 2 petits PC (les premiers compatibles PC en fait) et me dit : « … et bien voilà on est entrain d’essayer d’inventer un truc ludo-éducatif. On vous expliquera plus tard ce que ça veut dire mais par contre on a un personnage là et on essaie de lui trouver une voix ». En 2 minutes, autour d’un café, j’ai fait une petite voix qui disait : « Bonjour, c’est moi ADI ! ». Il me dit que ce n’était pas mal du tout et ainsi l’aventure ADI a débutée pour durer 6 ou 7 ans je crois. Nous avons fait énormément d’enregistrements durant tout ce temps.

J’ai rencontré des gens absolument supers dont tu fais partie évidemment et des mecs qui sont restés mes potes. C’était vraiment une très belle aventure. Même encore maintenant car franchement, quand je réponds à des interviews, comme pour une autre qui doit sortir prochainement, et bien je me rend compte que les gens se rappellent beaucoup d’ADIBOU et ça c’est vraiment très marrant. J’ai fait pas mal de jeux vidéo mais celui-ci a vraiment marqué les esprits. On peut vraiment être très fiers de tout ce qu’on a fait là-dessus. Et puis il y avait de belles équipes, donc vraiment un très très bon souvenir oui !

3 – Tu as plusieurs centaines de jeux à ton actif. Citons entres autres World Of Warcraft, Diablo 3, Hearthstone, Rayman, Heroes of the Stormetc… Lequel de ces environnements t’a procuré le plus de plaisir pour inventer des voix ?

Alors c’est pas vraiment inventer des voix, on va enlever ADI qui est spécial et parce qu’on vient d’en parler, mais sur le jeu Oddworld – L’Odyssée d’Abe, que tu n’a pas cité, c’était vachement bien ! Un personnage très particulier et très sympa à faire. Et il faut avouer que « Warcraft » et « Hearthstone » sont tellement des hits que grâce à ça je vais partout et les gens m’accueillent comme les Beatles. C’est marrant et assez dingue ;).

Muradin Barbe-de-Bronze dans « Warcraft » et l’Aubergiste dans « Hearthstone » c’est quand même du lourd ! « Le Brigand » dans Diablo 3 c’était quand même pas mal à faire également. Et puis pas mal de jeux dont je n’ai plus les titres en tête là, mais j’aime quand c’est un peu fou, quand c’est « hyper to much »… des personnages complètement dingues. Comme le dernier que j’ai fait, Kleg le cavalier colérique dans le jeu « League of Legends », il est bien dingue quoi ! Donc voilà…

4 – Depuis environ 18 ans tu es le complice de ton grand ami Daniel Prévost pour les messages promotionnels de la marque « Super U ».  Comment arrive t-on à se surprendre mutuellement encore sur une marque récurrente comme celle-ci ?

Bon d’abord le truc c’est que l’écriture des messages « Super U » sont quand même l’œuvre d’un génie de la publicité qui s’appelle Jean Allouis . Ça fait 30 ans qu’on travaille ensemble, sur d’autres choses aussi et c’est un des meilleurs copains de Daniel Prévost qui de toute façon ne ferait plus « Super U » si Jean n’était pas là. Il était question d’ailleurs de le remplacer, mais il est irremplaçable parce qu’il a une structure qui est très particulière, qui est à la fois très publicitaire et hyper marrante.

Et on forme une équipe soudée, on est comme des frères quoi. Et puis il y a une hiérarchie qui est relativement simple. Prévost est une superstar et il fallait en face de lui quelqu’un qui à la fois puisse s’effacer devant « la superstar », ne pas essayer de se la jouer mais ne pas s’écraser non plus. Et donc avoir le même genre d’humour et de répartie. On a des rôles vachement définis quand on fait les cons ensemble, même hors antenne. On s’apprécie donc beaucoup parce que c’est très famille. Je suis aussi très copain avec ses trois fils. Et puis on arrive à se surprendre parce que l’un et l’autre nous avons une excellente capacité d’écoute. Comme je l’ai déjà dit plus haut, notre humour à Daniel et moi-même est dans la même veine. Un humour qui s’appuie beaucoup sur la culture car il y a beaucoup de références. Quand on commence à citer des trucs avec Daniel Prévost, tu es obligé d’avoir des références c’est certain. Et ça c’est impératif ! C’est donc un plaisir sincère donc. Et puis tiens j’y retourne demain justement, c’est marrant. Daniel Prévost c’est vraiment un super mec quoi !

5 – Nous savons que tu es un comédien hors pair mais aussi un acteur ! Tu as participé à quelques courts et longs métrages et tu as monté ta propre société de production, « Ombres », en 2011.  Peux-tu nous en parler brièvement ?

Alors oui ça fait parti des aventures qui sont à la fois belles et difficiles. « Ombres » est une société qui existe depuis environ 15 ans en fait et nous avons produit un film de science-fiction, qui n’a pas vraiment marché malheureusement. On a pas eu de chance avouons-le, parce notre scénario qui était plutôt pas mal s’est avéré être le même que le film « Interstellar ».

Et même si nous avions travaillé 7 ans sur ce film, eux ont travaillé 4 ans sur le leur. Et on ne sait pas comment ces productions ont pu être aussi proches. Mais on sait d’autre part que les idées tournent dans le monde entier dans l’inconscient collectif. Nos moyens n’étaient pas les mêmes non plus, donc c’est sorti en catimini, à la même période. J’ai joué dedans en même temps que je produisais. Cela dit c’est une aventure que je ne recommencerais peut-être pas de sitôt en tant que producteur parce qu’il s’agissait un peu mes propres deniers. En tout cas ce fut une super aventure au niveau du jeu et de l’ambiance de plateau durant 3 mois.

6 – Côté musique, tu prépares un nouvel album musical m’a t-on dit. Peux-tu nous en toucher deux mots ?

Alors écoute, j’avais sorti un album en 1995 qui est passé totalement inaperçu parce que c’était un truc très doux, très « lounge » et c’était d’ailleurs un peu le début du lounge à ce moment-là. C’était justement le moment où tout le monde signait le RAP, puisque celui-ci arrivait en force. Donc je suis là aussi encore une fois un peu mal tombé.

Et puis là j’ai décidé, après avoir produit pas mal de musiques de films (car on fait pas mal de choses avec mon ami et associé Christophe Jacquelin), de refaire un nouvel album. Mais étant donné que l’économie musicale est un peu aléatoire et qu’il n’y a que les concerts qui se vendent, c’est chaud… mais je me lance quand même. Avec mes propres musicos d’abord et surtout, même si je suis auteur / compositeur, j’ai décidé cette fois-ci de réaliser mes propres arrangements alors qu’avant je faisais appel à des arrangeurs externes. Donc je me laisse totalement la liberté de faire ce dont j’ai envie. Un truc assez spirituel, entre Sael et Shade vois-tu ? C’est plutôt dans la beauté que dans l’énergie quoi. Et puis c’est plus léger que de faire du cinéma quand même !

7 – Tu as participé à plus de 45 000 enregistrements en 37 ans de carrière. As-tu un rêve que tu n’as pas encore eu le temps de réaliser ?

Woow la question ! 😉

Écoute j’aimerais bien remonter sur les planches oui. Parce que les concerts je sais ce que c’est, j’avais fait une comédie musicale, oh… il y a 30 ans aussi. Mais me retrouver au théâtre avec une bande sympathique, comme je l’ai déjà fait dans le passé, ouais. Après le rêve idéal serait d’être un supra-producteur et pouvoir aider mes potes comme toi ou d’autres à accomplir les leurs de rêves, c’est plutôt sympa. J’aime bien participer à d’autres choses comme on a fait nous. C’est des trucs d’équipe ne l’oublions pas. C’est du partage et c’est pas autre chose !

Merci PADG pour ces quelques mots et rendez-vous, prochainement je l’espère, pour une séance de dédicace en duo et une bouffe sur Paname !

Ah ben y’a intérêt attends ! 😉 Dès que tu montes, tu rigoles ou quoi ? C’est obligatoire ! 🙂

En tout cas bravo pour toi, ce que tu as fait je trouve que c’est superbe alors bravo mon gars !

Anectode : C’est Luc Besson qui a découvert PADG en le faisant tourner dans « Le Grand Bleu » et « Nikita ». Saurez-vous le reconnaître ? 😉

 

Crédits photographiques PADG, merci Jean-Marie !

jeanmariemarion.com

facebook.com/jeanmarie.marion